A l’issue des second tests de Sepang il y a quinze jours pile (ils se sont terminés le 28 février), Marc Marquez n’accusait plus qu’un retard de 81 millièmes sur son chef de file Pedrosa. Pour rappel, Dani attaque sa huitième saison de MotoGP, alors que Marc en était à neuf jours de selle sur la RC 213V. Trois jours d’expérience supplémentaire accumulés sur le nouveau tracé d’Austin, qui nivelle forcément les valeurs puisque personne n’y a de référence, et le verdict tombe : sur un tour, Marquez colle une demi-seconde au plus proche de ses poursuivants : le vice-champion du monde en titre Dani Pedrosa !
Alors d’accord, le dernier jour, Dani avait mal au cou (au cul?) et n’a pas forcé, n’effectuant que 25 tours, contre 57 pour Marc. D’autre part Austin, avec 5,5 km, est la troisième piste la plus longue du championnat après Silverstone et Sepang, ce qui a tendance à générer des écarts plus importants au tour. Enfin, on l’a constaté sur les vidéos fournies par MotoGP.com : Marc prend plus de risques que la concurrence, avec de belles équerres dans les courbes rapides qui sentent l’hosto. Alors que les vieux renards que sont Rossi, Lorenzo et Pedrosa attendent que des points soient en jeu pour sortir la grosse attaque.
Malgré toutes ces données objectives, les performances affichées par Marquez sont tout bonnement hallucinantes pour un rookie. Ni Rossi, ni Pedrosa, ni Lorenzo, ni Doohan n’ont affiché une telle vitesse avant un début de saison. Voilà qui blase Stefan Bradl, qui l’avait pourtant battu en Moto2 « ça ne m’étonne même plus » soupire l’Allemand, avant d’ajouter « tu te rends compte, il colle une demi-seconde à Pedrosa ! »
Le plus impressionnant dans tout ça, c’est le flegme dont fait preuve l’intéressé, comme si tout ceci était parfaitement normal : « Tout s’est vraiment bien passé » explique Marc, souriant et détendu. « Dès jeudi matin, j’ai eu le même bon feeling que la veille, et l’on a pu encore affiner le réglage de base, ce qui m’a permis de descendre mon chrono. L’après-midi, on hésitait entre une simulation de course et un travail sur l’électronique. On a finalement opté pour la seconde solution, et l’on a trouvé de nouvelles améliorations. Vu le nombre de virages aveugles que comporte cette piste, c’était une bonne idée de venir faire des essais. D’autre part, on sait aussi qu’il va falloir soigner le physique en vue de la course du 21 avril, car le premier intermédiaire est épuisant.»
Voilà les adversaires de Marquez prévenus. Notez que Marc est dans des conditions idéales pour performer, puisqu’il est dans un team au top, avec une moto aboutie qui bénéficie de quasiment deux ans de développement (chose rare au HRC où le matériel change tout le temps), et que l’intersaison fut inhabituellement riche en jours de roulage : 15 en tout en comptant les trois jours de Jerez du 23 au 25 avril. Pas étonnant que Lorenzo et Rossi, qui n’ont eu droit qu’à deux jours d’essais au lieu de trois, blêmissent. Et qu’un certain Max Biaggi se joigne aux pronostics de Randy de Puniet : « Marc peut gagner dès le premier GP au Qatar. » La pression monte…
Thomas Baujard, photos DR
Chronos le mercredi 13 mars à 18 H
1. Marc Márquez (E), Repsol-Honda, 2:03, 853.
2. Dani Pedrosa (E), Repsol-Honda, 2:03,976.
3. Jorge Lorenzo (E), Yamaha, 2:04,351.
4. Stefan Bradl (D), LCR-Honda, 2:04,640.
5. Valentino Rossi (I), Yamaha, 2:05,518.
Chronos le jeudi 14 mars à 18 H
1. Marc Márquez (E), Honda, 2:03,281 min
2. Dani Pedrosa (E), Honda, 2:03,898
3. Stefan Bradl (E), Honda, 2:04,225
Bonus : 100 photos des tests MotoGP à Austin dans la galerie ci-dessous
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